Le bien passe aux mains de trois propriétaires successifs avant d’être racheté en1887 par l’abbé Victor Seny qui projette d’y ramener une communauté religieuse. Ce seront les moines de la communauté cistercienne d’Achel, dans le Limbourg, brasseurs depuis 50 ans, qui apporteront leur savoir-faire à Rochefort. La production reste quasi-familiale jusqu’en 1952, lorsque de gros investissements améliorent à la fois la qualité de la bière comme la quantité produite.
Dès lors, le travail brassicole remplace l’agriculture comme activité primordiale de l’abbaye et devient sa source principale de revenus. Dans les années 1970, l’équipement de la brasserie est entièrement renouvelé et modernisé. Le 29 décembre 2010 se déclare vers 18 h 30 un incendie, causé par une déficience des générateurs électriques installés pour pallier les problèmes électriques dus aux abondantes chutes de neige du mois. Le feu ravage quatre corps de bâtiments, détruisant 1 200 m² de toiture, mais sans atteindre ni la bibliothèque ni la brasserie.

Bon plan!
L’accès à l’abbaye et à la carrière est interdit, l’accès à l’église lors des offices est toutefois permis. Dimanches et jours fériés : Eucharistie à 11h00
Jours de semaine : Eucharistie à 07h00
Tous les jours : Vêpres à 17h15
La brasserie ne se visite pas mais vous pouvez déguster la Trappiste partout en ville.

Remarquez sur le parking le bloc de marbre Saint-Remy.Abondamment présents dans le sous-sol de la Wallonie, les marbres – matériaux calcaires pouvant facilement prendre un beau poli – sont de deux types : les noirs unis (à l’aspect plus métallique et qui furent utilisés dès le Moyen-âge) et les rouges veinés (« jaspés » disait-on). Le « bleu Saint-Remy » est un de ces marbres jaspés, de couleur rose variable avec des plages de gris bleuté et des veines plus claires.Il est probable qu’on travaille le Saint-Remy dès le milieu du 15ème siècle. Les blocs étaient extraits de la carrière relevant de l’abbaye, équarris sur place (certaines petites pièces devaient certainement être travaillées in situ), chargés sur des chariots et laborieusement transportés. Namur, Dinant et leur port fluvial étaient des étapes privilégiées dans cet acheminement. Les plus belles réalisations en marbre de Saint-Remy sont incontestablement celles du 18ème siècle.

Le calvaire se trouve sur une petite butte de pierres de grottes, c’est une croix ancrée, en béton. Le Christ est en fonte ainsi qu’un crâne et 2 tibias croisés.

Cette source date de 1892 et permet non seulement d’alimenter la ville en eau potable mais également de fabriquer la bière « Trappiste » dont les vertus médicinales ne sont plus à démontrer. L’abbaye produit trois bières trappistes :
• La trappiste dix est d’un brun intense, à la mousse compacte et au goût fruité très prononcé. Elle a un arôme de figue et est onctueuse en bouche (alcool : 12 %).
• La trappiste huit est plus ocre et son éventail d’arômes plus large, plus fruité et plus sec (alcool : 9,5 %).
• La trappiste six a un arôme épicé et terreux au goût fruité intense (alcool: 7,5 %). La « 6 » n’est brassée qu’occasionnellement.
La Rochefort (6, 8 et 10°) est la plus alcoolisée des 12 bières trappistes au monde dont six sont belges: lAchel, Chimay, Orval, Rochefort, Westmalle, Westvleteren, Engelszell (Autriche), La Trappe et Zundert (Pays-Bas), Spencer(USA), Tre Fontane (Italie) et Tynt Meadow (Angleterre).Sa spécificité est, avant tout, la qualité de l’eau de source de l’abbaye et la levure spéciale, cultivée au sein du monastère.

Ce ruisseau, c’est le Biran. Le Biran est un affluent en rive gauche de la Lesse qui prend naissance au sud de Beauraing et se jette dans la Lesse à Wanlin. Il traverse tout au long de son cours une plaine au sol argileux et schisteux typique de la Famenne.

Ce mémorial a été érigé à Falen, village disparu, qui se trouvait entre l’abbaye et Havrenne. Sur un bloc en pierre, le sculpteur rochefortois Albert Renard a gravé ces lignes qui retracent toute l’histoire de ce sanctuaire :« Tout commence ici par une chapelle romane dédiée à saint Remy. Le sanctuaire donne son nom au val boisé où naît, en 1230, une abbaye cistercienne. Pillée et dévastée, la chapelle est rasée en 1660. En 1979, les moines de Saint-Remy mettent au jour les vestiges des bâtiments. En 1980, on réalise ce mémorial d’un long passé . »

Au niveau de place d’Havrenne, admirez la splendide maison aux deux têtes de lion à votre droite et une petite chapelle -calvaire très colorée- à votre gauche.Prenez le temps de flâner autour de la place du village et d’admirer les expressions de dévotion des habitants et de nombreuses réalisations en marbre rose de Saint-Remy.Havrenne est un village dévot : les oratoires, les croix de rogations, les potales, les niches dédiées à la Vierge y sont nombreuses. Il est à noter que le parvis de l’église, les seuils des maisons, bacs à fleurs, murets, niches pour potales et autres soubassements sont entièrement réalisés en marbre Saint-Remy.

Vous pourrez également admirer la croix Wery qui se situe au cœur de village d’Havrenne. IH(S)/LE(...)/(...)DAVRILLE DE/(...)N 1(.)8(.)/(...)PAS DE/CETTE CROIX A TOMBE/DE MORTE SUBITE/LE SIEUR JOSEPH WERY/MARCHAND/BOURGEOIS/DEBEHOGNE/REQUIESCAT IN PACEUne tête de mort se situe au bas de la croix. Il semble que sieur Wery soit mort à cet endroit en 1784.Les croix d’occis possèdent avant tout, et c’est ce qui fait leur spécificité, une longue épigraphie qui renseigne la nature du décès que la croix commémore. C’est ainsi qu’il y a distinction entre les croix d’occis de mort soudaine violente (agression, meurtre passionnel), accidentelle (chute de chariot, écrasement sous un bloc dans le travail des minières, accidents de chasse, de voiture, noyades, foudroiements) ou naturelle (crise cardiaque...). En plus des circonstances, le nom de la victime et son âge sont usuellement mentionnés.

La forêt que vous allez traverser est un site Natura 2000 intitulé « La Famenne entreEprave et Havrenne ». C’est un ensemble typiquement famennien comprenant un important massif forestierétabli sur argile et schistes ainsi que des prairies de fauche, notamment dans la plaine de Behotte. L’aspect bocager du site est remarquable : nombreuses haies et drains remplis d’eau, prairies de fauche de bonne qualité et de grande superficie.On y trouve notamment des prairies calcaires, sites de prédilection d’espèces d’orchidées remarquables. Mené à l’échelle européenne selon des normes propres à chaque état de l’Union, le programme Natura 2000 s’attache donc à préserver certaines espèces ainsi que les milieux naturels qui les abritent et leur permettent de se développer harmonieusement.

Une trappiste ou bière trappiste est une bière brassée au sein même de l'abbaye par ou sous le contrôle des moines trappistes. Ces bières trappistes sont généralement de fermentation haute et doivent être brassées dans le respect des critères définis par l'Association Trappiste Internationale si elles veulent pouvoir arborer le logo Authentic Trappist Product délivré par cette association privée. Les critères pour obtenir cette appellation sont les suivants :*seuls peuvent arborer le logo ATP officiel, les produits fabriqués sur le site ou dans la proximité du monastère ;*le produit doit être fabriqué par des moines, ou sous leur contrôle ;*l'essentiel des bénéfices doit être consacré à des œuvres à caractère « social » ou non-lucratif.Certaines bières d'inspiration trappiste, mais qui ne répondent pas à ces critères, ont été commercialisées avec cette mention jusqu'en 1962, date d'un jugement du tribunal de Gand. Les bières de type fabrication « trappiste » sont qualifiées de bière d'abbaye, comme la Leffe ou la Grimbergen.