Depuis ce pont, vous pouvez voir tout ce qui a fait l'histoire de Revogne. Le château et la chapelle d'un côté et si vous vous retournez, le dernier vestige du château fort : la porte de Wellin. Au moyen âge, Revogne était une véritable ville, une place forte militaire importante avec une longue muraille, détruite en 1466 par Charles le Téméraire.Derrière vous se trouve une imposante grotte mariale, construite par les habitants en l’honneur de Notre-Dame de Lourdes pour la remercier de sa bienveillante protection. Un pèlerinage a lieu chaque année lors de la fête de la Nativité de la Vierge (premier dimanche de septembre), les pèlerins se retrouvent ensuite à la chapelle Saint-Etienne pour y célébrer une messe de circonstance. On y trouve de nombreux témoignages de piété : des fleurs, des bougies, des bancs pour prier et même une statue de Notre-Dame de Banneux.

Le château-ferme que vous pouvez admirer de nos jours a été construit avec les pierres de l’ancien château et représente un ensemble typique de l’architecture de la Famenne au 17ème siècle.L’ancien château fortifié datant du début du 10ème siècle devint une prévôté et le point de défense de la principauté liégeoise. Elle était le centre d’une ville forte entourée de remparts, datant de 1241 et comportait trois portes : la porte de Lomprez (encore visible actuellement), la porte du Levant et la porte du Couchant.Dans les années 1450, le Duc de Bourgogne fait élire un de ses neveux prince-évêque, mais les Liégeois n’acceptent pas et des conflits naissent. Des milices dinantaises se révoltent et pillent des propriétés du Duc de Bourgogne et ses sympathisants. Les habitants de Revogne suivent le mouvement et participent même au l’assaut et à la mise à sac du château de Lavaux-Sainte-Anne (alors fraîchement construit), autre bastion arrosé par la Wimbe. Les représailles du Duc de Bourgogne ne se laissent pas attendre ; en 1465 a eu lieu le premier siège de la ville de Revogne. En août 1466, c’et le drame. Tout comme Dinant, la ville de Revogne subira la colère des Bourguignons Philippe de Bon et de son fils, Charles le Téméraire. La ville et le château furent détruits, les remparts démantelés. Plus au moins 100 mètres de remparts subsistent encore, encerclant l’actuel château-ferme.

Non loin d’ici se trouve Esclaye, actuellement un simple hameau de Pondrôme mais autrefois une importante seigneurie. Le château actuel, en retrait de la route, est encore occupé par les descendants des derniers seigneurs d'Esclaye, les de Villers-Masbourg.

Chemin faisant, vous pourrez admirer les paysages typiquement famennois. La Famenne, une vaste dépression insérée entre le Condroz et l’Ardenne, s’étend sur les Provinces de Namur, Liège et Luxembourg. Son altitude avoisine 150 mètres alors que les plateaux voisins s’élèvent à 300m (Condroz) ou 400m (Ardenne). Elle est couverte de forêts, essentiellement de chênes et de charmes, souvent là où l’altitude est la plus basse et l’humidité la plus forte, et de prairies sur les sols lourds. Revogne se trouve également non loin de la Calestienne, aussi appelé ‘serpent calcaire’, une étroite bande de calcaire aux sols limoneux qui s’étend sur toute la largeur de la Wallonie, au sud de la Famenne, et traverse notamment les villes ou villages de Dion, Winenne, Beauraing et Pondrôme (village se trouvant à seulement quelques kilomètres de Revogne).

Le petit Rhinolophe, avec ses 6 à 10 grammes, est une des plus petites chauves-souris de nos régions... Malheureusement, ce petit Rhinolophe détient le triste record d'être un des mammifères les plus menacés de disparition de Wallonie. Alors qu'il y en avait plusieurs centaines de milliers dans les années 1950, il en reste moins de 300 aujourd'hui, répartis en 3 colonies situées à Orval, Modave et Revogne.Le saviez-vous ? La chauve-souris est l’animal qui émet le son le plus aigu au monde.

C’est la cohabitation unique de haies vives, de prairies bocagères et de bois qui fait de Revogne un biotope unique. Cela explique aussi pourquoi on trouve à Revogne, dans les caves de l’ancien château, un des trois lieux de Belgique servant de refuge et de lieu de reproduction du rhinolophe, une minuscule chauve-souris. Le rhinolophe ne chasse qu’en lisière des bois, à proximité de prairies bocagères, et en présence de haies vives indigènes, car celles-ci attirent une grande variété d’insectes dont le rhinolophe est particulièrement friand. Aussi, la continuité des éléments boisés au sein de son aire de chasse est de la plus haute importance. Lors de leurs déplacements, les rhinolophes suivent les allées forestières, les lisières, les haies, les alignements d’arbres et ne s’en écartent jamais !

Vous pouvez découvrir la dernière porte de l’ancienne ville médiévale à proximité de la rivière : la porte de Lomprez, gothique d’un côté et romane de l’autre. Pour ce faire, vous prenez la Rue de Revogne comme au début de la promenade et ensuite la 1ère à droite à hauteur de la maison avec colombages jusque la rivière. Merci de respecter le voisinage.Cette porte, parfois à tort appelée « porte romaine », date en fait de l’époque médiévale (1240, comme indiqué par une plaque en latin à l’intérieur de la porte). La porte est classée par la Commission royale des Monuments et Sites. Elle se compose d’une double arcade partiellement voûtée à l’intérieur ainsi qu’un morceau de l’ancien mur d’enceinte. Chose remarquable, les deux arcs sont de styles différents : le premier en en plein cintre et l’autre - de style gothique - en ogive

Quelques mètres plus loin, à votre gauche, juste avant la maison portant le n° 214, vous pouvez prendre le petit chemin en escalier montant vers la chapelle Saint-Etienne. La messe est dite dans la chapelle le 4ème samedi du mois.Il y a quelques années, l'emplacement de la vieille chapelle a été retrouvé au milieu d'un bois. La chapelle actuelle (dédiée à Saint-Étienne) date de 1777. Dans le clocheton se trouve une cloche de 1502 qui était à l’origine dans l’église romane près du château féodal. Chose rare car à l’époque les cloches étaient souvent fondues pour en faire des canons.

Au-dessus de la porte, la niche abritait jadis une ancienne statue de Saint-Etienne qui fut enlevée afin d’éviter qu’on la vole. Les marches qui descendent du château-ferme à la chapelle sont faites de dalles de récupération ; certaines étaient jadis des pierres tombales (attention : propriété privée à partir des marches qui partent de la porte de la chapelle).A côté de la chapelle vous apercevez le château-ferme, s’élevant au-dessus du village et de la Wimbe qui coule 20 mètres en contrebas. Il s’agit d’une ferme fortifiée, construite au milieu du 17ème siècle par Bernard de Harroy. Sainte Etienne – mort par lapidation - est considéré comme le premier martyr de la chrétienté et apparait souvent comme étant à l’origine du culte des saints.